Regards sur l'architecture rurale française
Les représentations des techniques et des matériaux dans le chantier 1425 du MNATP (1941-1948)
lundi 10 novembre 2025à 18:00
Séminaire de recherche
Le 28 octobre 1941, la décision administrative n°1425 ouvre un chantier intellectuel destiné « à la constitution d'une documentation scientifique sur les caractères traditionnels de l'architecture française ». Cette enquête sur l’architecture rurale (EAR) mobilise plus de 200 architectes dans le cadre de son organisation par le Musée National des Arts et Traditions Populaires (MNATP) dirigé par Georges Henri Rivière. Initiée sous le régime de Vichy, elle sera prolongée par le ministère de la Reconstruction jusqu’en mars 1948.
Ces architectes-enquêteurs, devenus ethnographes sur le tas, arpentent le territoire, relèvent les exploitations agricoles et produisent des monographies, résultats de l’enquête de terrain. Objet scientifique pluridisciplinaire placé dans la continuité des études folkloriques, de l’école de géographie humaine et de l’école des Annales, le chantier 1425 cristallise les débats sur le régionalisme, puis l’aménagement rural et la ferme moderne au tournant de la Reconstruction.
Dès lors, quels regards le chantier 1425 a-t-il posé sur l’architecture rurale ? Que ce soit l’œil de l’État, l’œil de l’institution muséale ou celui des architectes, cette convergence d’intérêts est symptomatique des enjeux liés aux politiques d’aménagement du territoire. Notre étude, au croisement de l’histoire environnementale et de l’histoire des techniques, cherchera à rendre compte de la complexité de l’EAR et de l’implication de ses architectes dans le contexte des politiques de modernisations agricoles.
✱ Arthur Besnard est architecte, doctorant en architecture au laboratoire ATTHEP, Ensa Paris-La Villette
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Départ de Monsieur Georges Henri Rivière pour Montpellier le 8 juin 1943, photographie de Guy Pison, Ph.1943.280.9, Mucem.
Dans le cadre des séminaires de recherche du laboratoire OCS/AUSser
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